Programme du Colloque



XVIIIème Colloque de l'Aidelf

Aurélien Dasre Université Paris Ouest Nanterre La Défense, France
Angela Greulich (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, France)

Qualités des indicateurs de fécondité dans l'enquête EU- SILC: Une sous-estimation systématique liée aux dynamiques familiales des ménages

Résumé:
La base de données ‘EU-SILC' (Survey of Income and Living Conditions) est de plus en plus utilisée pour étudier l'évolution des dynamiques familiales, dans une perspective internationale. Cette enquête combine en effet les informations économiques et démographiques d'une trentaine de pays Européens, ce qui la rend particulièrement pertinente au sein des modèles explicatifs des chercheurs en sciences sociales. Néanmoins, SILC a été principalement pensée pour mesurer revenus et condition de vie et, peu, les comportements démographiques. La fécondité y ait ainsi estimée de façon indirect (en calculant le nombre d'enfants présent dans le ménage), ce qui engendre une sous-estimation systématique des indicateurs longitudinaux (descendance finale) et transversaux (ICF). Nous verrons que ces biais sont directement liés aux dynamiques familiales. Le départ des enfants du foyer parental a pour effet de créer un biais systémique sous-estimant la descendance atteinte au delà d'un certain âge. Cette sous-estimation varie selon les pays en fonction de l'âge moyen de la parentalité et de l'âge moyen de la décohabitation familiale. Ce biais disparaît naturellement quand on analyse la fécondité dans une perspective transversal. Néanmoins, le calcul de l'ICF via SILC souffre d'une autre catégorie de biais liés à l'attrition différentielle touchant les ménages potentiellement les plus féconds. Ainsi le fait que les individus ayant tendances à déménager soient simultanément ceux qui sont les plus difficile à suivre dans une enquête par panel et, les plus à même de faire des enfants, implique une sous-estimation de la fécondité. Ces types de biais posent problème si les individus dont la fécondité est sous-estimée possèdent simultanément des caractéristiques sociodémographiques spécifiques. L'ensemble des modélisations s'en trouverait en effet affecté. Hors de fait, cette corrélation existe très probablement. Afin de mesurer ces deux types de biais, nous proposons de comparer les indicateurs de fécondité obtenus via SILC avec ceux obtenues par la Human Fertility Data Base. En décomposant les indicateurs en fonction du rang de naissance et de l'âge de la mère il sera alors possible de déterminer les âges et les rangs de naissances les plus sensibles à ces biais. Enfin, l'intégration dans notre analyse de la base de données française EFL (enquête famille logement) nous permettra, pour la France, de mesurer à quel point le décalage des mesures de fécondité diffère en fonction des caractéristiques sociodémographiques des ménages.

Observer les familles
vendredi 24 juin 2016