Programme du Colloque



XVIIIème Colloque de l'Aidelf

Arnaud Regnier-Loilier Ined, France

Trajectoires conjugales des personnes en relation amoureuse stable non cohabitante en France

Résumé:
Contexte : Dans un contexte de mutation de la famille marqué, d'une part, par le déclin du mariage, l'autonomisation des femmes vis-à-vis des hommes, la montée de l'individualisme mais aussi, d'autre part, par les difficultés accrues d'accès à l'indépendance résidentielle et la moindre longévité des unions, les sociologues prédisaient un essor du couple non cohabitant (ou Living Apart Together : LAT). Toutefois, le phénomène est difficile à quantifier car difficile à délimiter précisément. La plupart des études sur le sujet font reference à la définition classique d'Irène Levin (2004) : « the couple has to agree that they are a couple; others have to see them as such; and they must live in separate homes ». Problématique : Toutefois, dans les enquêtes démographiques, le phénomène est le plus souvent saisi à travers une question demandant aux personnes ne résidant pas avec un conjoint si elles entretiennent une « relation amoureuse stable » avec quelqu'un qui vit ailleurs. Ce glissement de définition n'est pas anodin. Si la catégorie des « amoureux non cohabitant » représente 9 % des 18-79 ans en France (Régnier-Loilier et al., 2009), seules 3 % des personnes se considèrent « en couple avec quelqu'un qui vit dans un autre logement » (Buisson et Lapinte, 2013). La difficulté à délimiter la conjugalité non cohabitante à partir de données chiffrées transparaît aussi dans la littérature démographique et sociologique par la grande variabilité des critères retenus pour considérer qu'une personne est en LAT plutôt que seule : certains auteurs ne prennent pas en compte les étudiants, d'autres laissent de côté ceux qui résident avec leurs parents, d'autres encore ceux dont la relation n'excède pas deux ans. Objectifs, données et méthode : Afin de contribuer à une meilleure compréhension de la signification de la catégorie des LAT, nous étudions le devenir de ces relations trois et six ans plus tard. Les trois vagues de l'enquête longitudinale Étude des relations familiales et intergénérationnelles, version française de l'enquête Generations and Gender Survey (2005-2011) offrent en effet pour la première fois la possibilité d'étudier les trajectoires conjugales des LAT. Après avoir décrit le devenir de ces relations trois et six ans plus tard (emménagement, fin de relation, relation toujours non cohabitante), nous utilisons des modèles de régression logistique multinomiale afin de caractériser les différentes trajectoires.

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En couple mais pas trop
vendredi 24 juin 2016