XVIIIème Colloque de l'Aidelf
Laurence Charton INRS, Canada
Jocelyn Lefebvre (INRS, Canada)
La stérilisation contraceptive dans une trajectoire conjugale
Résumé:
La stérilisation contraceptive s'est répandue rapidement en Amérique du Nord à partir des années 1960, et plusieurs démographes canadiens l'associent à une « troisième révolution contraceptive » (Marcil-Gratton et Lapierre-Adamcyk, 1989). Au Canada, le recours à la stérilisation volontaire a été autorisé en 1969 en même temps que l'ensemble des autres méthodes contraceptives médicales. Elle prend alors un essor considérable devenant la méthode privilégiée des personnes ne désirant plus d'enfant. En 2011, 48% des femmes, entre 35 et 44 ans, en couple ont déclaré être protégées d'une grossesse par une stérilisation (la leur ou celle de leur conjoint). Si, les Québécois ont eu recours à cette méthode moins rapidement que les canadiens des autres provinces, aujourd'hui c'est au Québec que les couples sont les plus susceptibles de choisir une stérilisation contraceptive (Charton et Lapierre-Adamcyk, 2010).
Les recherches réalisées jusqu'à présent sur la stérilisation contraceptive au Québec ont permis de relever quelques-uns des facteurs sociodémographiques ayant une influence sur le recours à cette pratique contraceptive et de dégager certaines des motivations sous-jacentes à ce choix. Cependant, la stérilisation n'a été étudiée jusqu'à présent au Québec et ailleurs, qu'à partir de données quantitatives individuelles, qui ne prennent pas en compte des caractéristiques du/de la partenaire éventuel/le.
L'objectif principal de cette communication est d'examiner les trajectoires contraceptives de couples ayant connu dans leur parcours conjugal une stérilisation au Québec et dans les autres régions canadiennes. A partir de quatre Enquêtes sociales générales du Canada de 1995, 2001, 2006 et 2011, nous nous proposons d'étudier à quel moment se produit la stérilisation dans un parcours individuel, conjugal, familial et professionnel au Québec et dans les autres provinces canadiennes; d'observer l'influence de la durée de vie en couple, du nombre d'enfants, de l'engagement de chaque partenaire dans l'organisation familiale et l'environnement socioéconomique ; et de mesurer la propension de couples selon le type de stérilisation et les profils sociodémographiques des stérilisés. Ces analyses permettront d'appréhender le recours à la stérilisation non plus uniquement dans une visée individuelle, mais aussi dans une dynamique de couple et familiale et de dégager certaines contraintes pouvant être associées à ce choix contraceptif.
Désir d'enfants et comportements reproductifs
vendredi 24 juin 2016