Programme du Colloque



XVIIIème Colloque de l'Aidelf

Maria Cristina Sousa Gomes Université de Aveiro, Portugal
Adelaide Freitas (Université de Aveiro, Portugal), Maria Luís Rocha Pinto (Université de Aveiro, Portugal)

Familles, mobilité les défis pour les politiques familiales

Résumé:
Dans la société portugaise le débat sur le rôle de l'État dans le soutien aux familles, n'a cessé d'augmenter en raison du vieillissement de la population et des répercussions sociodémographiques découlant des dernières années de crise économique. Du point de vue politique les difficultés n'ont guère été accompagnées par des initiatives d'aide de l'État. Au fil des ans, son intervention a même diminué. En fait, la protection a été limitée aux familles extrêmement pauvres et laissée à la charge des institutions de solidarité sociale. Dans ce contexte, la baisse de la fécondité associée à la recrudescence de l'émigration ont engendré un vif débat dans l'opinion publique qui réclame un rôle plus actif de l'État. Du point de vue démographique, ce cadre suggère une autre dimension de discussion. Étant donné que la croissance enregistrée entre les recensements de 2001 et 2011 est essentiellement due à la migration (91%) et que plus de 6% de la population a changé de résidence (de Municipalité), il est important de comprendre dans quelle mesure la mobilité se répercute ou est prise en compte dans les politiques ciblées sur la famille. Ou, dans quelle mesure, on doit l'intégrer dans la conception des politiques familiales. Si au niveau du pays, aucune relation entre la taille moyenne de la famille et la mobilité ne peut être déterminée, l'introduction de différences d'échelle territoriale d'analyse, permet d'établir des profils de comportement. Les familles les plus petites sont celles qui ont une plus forte propension à se déplacer. On constate que les familles ayant une taille moyenne plus importante ont tendance à rester dans la municipalité de résidence ce qui devient plus significatif quand on écarte les quatre municipalités plus peuplées du pays (Lisbonne, Porto, Sintra et Vila Nova de Gaia) (corrélation de 0,23). En plus, en excluant de l'analyse les 22 Municipalités ayant le plus grand nombre de ménages, qui sont les municipalités les plus peuplées, le taux de variation augmente (corrélation 0,46), mettant en lumière une association mobilité-dimension familiale. Par conséquent, ce ne sont pas les municipalités plus peuplées qui ont une plus grande capacité d'attraction pour les familles. Bien que les politiques sociales, et en particulier celles concernant le soutien aux familles, aient un caractère national, on va chercher sur la nécessité d'intégrer différents niveaux d'analyse, afin que les politiques envisageant l'appui aux familles puissent être cohérentes, répondant ainsi aux processus et dynamiques sociodémographiques.

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Politiques familiales en Europe
vendredi 24 juin 2016