Programme du Colloque



XVIIIème Colloque de l'Aidelf

Henri Martin OFCE, France
Hélène Périvier (Ofce, France)

Les échelles d'équivalence à l'épreuve des nouvelles configurations familiales

Résumé:
Ce travail s'onterroge sur le concept économique d'échelle d'équivalence. Pour comparer les niveaux de vie de ménages dont à la fois la composition (nombre et âge des individus) et les revenus diffèrent, les économistes ont recours à des échelles d'équivalence. Elles permettent de se rapporter à un niveau de vie en « équivalent adulte ». Dans cette perspective, le niveau de vie d'un ménage dépend de son revenu global, mais aussi de sa taille (nombre et âge de ses membres). Les échelles d'équivalence font l'objet de deux catégories de critiques. La première concerne les fondements sur lesquels elles reposent et les hypothèses nécessaires à leur construction. La seconde met en avant le fait qu'elles ne prennent pas en compte, ou imparfaitement, les nouvelles configurations familiales liées notamment aux séparations et recompositions des familles. Cet article apporte des éléments de réponse à cette seconde catégorie de critiques et propose une analyse exploratoire permettant de mieux intégrer l'impact des évolutions des formes familiales sur le niveau de vie des ménages. Il s'appuie sur les travaux de Hourriez et Olier (1997) réalisés à partir de l'Enquête Budget de Famille 1995, en mobilisant les données plus récentes et plus détaillées de l'enquête Budget de Famille 2010-2011 de l'Insee. L'article propose une estimation d'échelle d'équivalence pour deux groupes de population reflétant les évolutions des comportements familiaux : les foyers monoparentaux d'une part et les personnes seules ayant la charge d'un enfant vivant dans un autre foyer. Les résultats indiquent qu'à revenu égal, un ménage composé de deux adultes bénéficie d'un niveau de vie plus élevé si les deux individus vivent en couple que s'il s'agit d'un parent vivant avec son enfant, car la présence d'un enfant n'autorise pas les mêmes économies d'échelle que celle d'un conjoint (notamment en ce qui concerne le logement). De même, lorsqu'un parent ne vit plus avec son enfant du fait d'une séparation d'avec l'autre parent qui en la garde, les charges liées à l'enfant continuent néanmoins de peser sur son niveau de vie : cette situation entraîne des dépenses supplémentaires pour un montant correspondant à environ 15% de son revenu par rapport à un célibataire sans enfant. Ces deux situations sont la résultante des ruptures d'union avec enfant à charge.

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vendredi 24 juin 2016