Programme du Colloque



XVIIIème Colloque de l'Aidelf

Mélanie Lepori Université de Strasbourg, France

La proximité affective des personnes âgées avec leurs confidents : quelle place pour la famille ?

Résumé:
Si l'entourage des personnes âgées est un réseau dense, la famille y possède toujours un rôle particulier allant de l'aide matérielle au soutien affectif ; certains de ses membres devenant parfois de réels confidents (Argoud, 2010 ; Bonvalet, Lelièvre, 2005 ; Cavalli et al., 2001 ; Connidis, Davies, 1990 ; Connidis, Davies, 1992 ; Cavalli et al., 2001 ; Gucher, 2010 ; Gucher, 2010 ; Lowenstein et al., 2003 ; Pin et al., 2001). Cependant, l'implication des membres de la famille dans le soutien matériel diffère selon les pays et leurs traditions de partage, entre Etat et famille, de la prise en charge des personnes âgées (Daatland, 2001 ; Le Bihan, 2013 ; Martin, 2006 ; Valetas, 2001). Des interrogations émergent alors concernant l'impact de ces traditions sur la place accordée à la famille dans le réseau des confidents. Sa composition varie ainsi selon les pays européens avec une ouverture aux amis plus importante au Nord et à l'Ouest et une plus forte présence des enfants au Sud et à l'Est (Stoeckel, Litwin, 2013). Afin d'étudier la place de la famille dans ce réseau, cette présentation s'intéressera à la proximité affective exprimée pour chaque confident (jusqu'à sept) en fonction de l'appartenance ou non au réseau familial et au degré du lien familial. Les données sont celles de la quatrième vague de l'enquête « Survey of Health, Ageing and Retirement in Europe » (SHARE) interrogeant la population de 50 ans ou plus. Onze pays répartis dans plusieurs zones géographiques (Europe du Nord, continentale, du Sud et de l'Est) seront retenus. Ainsi, pour le premier confident, on observe à la fois partout une plus grande proximité affective pour les confidents familiaux (99 % des répondants s'en disent très ou extrêmement proches aux Pays-Bas et en Espagne), des disparités entre pays plus marquées concernant les confidents non familiaux (de 52 % des répondants très ou extrêmement proches en République tchèque à 89 % en Espagne) et des différences de proximité entre les confidents familiaux et non familiaux plus ou moins fortes selon le pays (de 44 points en République tchèque à moins de 6 points en Pologne). Ainsi, les différentes composantes du réseau des confidents ne sauraient être opposées et plusieurs variables socio-démographiques et relatives aux conditions de vie devront être prises en compte pour affiner ces résultats.

S'entourer dans la vieillesse
jeudi 23 juin 2016