Programme du Colloque



XVIIIème Colloque de l'Aidelf

Ariane Pailhe Ined, France
Lidia Panico (INED, France), Marieke Heers (Université de Lausanne, Suisse)

Pères non résidents à la naissance: une variété de configurations et de profils socio-économiques

Résumé:
Un pourcentage croissant d'enfants français n'habitent pas avec leurs deux parents. Des études ont illustré ce phénomène pour des enfants qui connaissent la séparation de leurs parents. Mais combien d'enfants vivent avec un seul de leurs parents à leur naissance? Cette communication vise à répondre à cette question et à établir les configurations et les profils socio-économiques de ces ménages. Nous utilisons pour cela les données de l'Étude longitudinale française depuis l'enfance (ELFE), cohorte représentative au niveau national de plus de 18.000 enfants suivis de la naissance. Les données ELFE montrent que la plupart des enfants résident avec leurs deux parents à leur naissance, mais une proportion non marginale réside seulement avec leur mère : 9% des enfants. Dans 2% des cas, le père est en couple avec la mère, mais ne vit pas ou ne vit pas tous le temps avec elle. Dans 7% des cas les parents ne sont pas en couple. Pour établir une typologie des ménages où les pères ne cohabitent pas, nous utilisons une analyse à classe latente, technique de classification basée sur un modèle probabiliste. Les indicateurs inclus dans l'analyse sont: la vie de couple des parents; la présence du père à la naissance; la reconnaissance de l'enfant par le père; le rang de l'enfant; le statut migratoire de la mère, son âge, son niveau d'instruction, son statut professionnel, et le revenu par tête du ménage. Ces ménages sont très hétérogènes d'un point de vue socio-économiques et dans les relations entre parents. Cinq types de ménage émergent: trois groupes ont un profil socio-économique défavorisé et diffèrent entre eux en fonction de la reconnaissance de l'enfant et de son rang. Deux groupes ont un profil socio-économique bien distinct ; ils appartiennent aux classes moyenne et supérieure. L'un correspond aux couples « LAT », l'autre aux femmes qui ont eu un enfant « seules ». Un travail en cours cherche à établir si une telle hétérogénéité des profils se retrouve au Royaume Uni, où la stratification sociale de la fécondité est bien plus importante.

Paternités
vendredi 24 juin 2016