Programme du Colloque



XVIIIème Colloque de l'Aidelf

Ester Rizzi UCLouvain, Belgique
Malgorzata Mikucka (Université Catholique de Louvain, Belgique)

L'analyse des préférences de genre par des indicateurs multiples

Résumé:
Dans plusieurs pays en développement, la préférence pour les garçons se manifeste de manière évidente dans un rapport des sexes à la naissance déséquilibré (Guilmoto, 2015). Dans les pays développés la préférence pour les garçons, bien que moins évidente, peut prendre d'autre formes. Si les deux enfants précédents sont homogène selon le genre, les parents manifestent plus souvent l'intention d'avoir un troisième enfant (Mills et Begall, 2010 ; Tian and Morgan, 2015). Encore, dans ces pays, les pères peuvent passer plus de temps avec les garçons qu'avec les filles (Brugeilles et Sebille, 2009). Pollard et Morgan (2002) affirment que l'on assisterait dans les pays développés à une diminution de l'effet de la composition de genre des enfants précédents sur le troisième enfants. Toutefois, Tian and Morgan (2015), tout en confirmant cette diminution, trouvent un ralentissement de cette tendance et donc une persistance des préférences de genre. Notre étude se focalisera sur les préférences de genre des parents dans le contexte Suisse à l'aide de plusieurs indicateurs. Nous analyserons les données du Swiss Household Panel (SHP), collectées annuellement depuis 1999. Les préférences de genre seront vérifiées à travers plusieurs indicateurs, qui correspondent aux différentes hypothèses détaillées plus bas. D'abord nous vérifierons l'hypothèse selon laquelle les parents avec deux filles ont (ou veulent) plus probablement un troisième enfant. Les variables dépendantes seront la naissance d'un troisième enfant (et les intentions de fécondité). Nous formulerons ensuite l'hypothèse que la participation des pères aux soins est plus importante avec des enfants de sexe masculin. Pour cela, nous allons analyser les heures de travail de soin déclarées par les pères. Enfin, nous vérifierons si les pères sont plus heureux à la naissance d'un garçon que d'une fille, en particulier lorsque les deux enfants précédents sont des filles. L'information du SHP qui nous permet de vérifier cette hypothèse est celle concernant la satisfaction envers la vie sur un échelle de 0 à 10. Cette information peut être associée aux différents âge de l'enfant et, donc, aussi à la naissance (Rizzi et Mikucka, 2015). A notre connaissance c'est la première fois que ce type d'analyses sont menées pour la Suisse. De plus, l'indicateur de bonheur n'a jamais été utilisé pour vérifier la préférence de genre.

Le statut de l'enfant dans sa famille
jeudi 23 juin 2016