XVIIIème Colloque de l'Aidelf
Lisa Dillon Université de Montréal, Canada
Marie-Ève Harton (Université de Montréal, Canada)
« Co-operative Breeders » en contexte historique : la corésidence inter et intra-générationnelle au milieu du XIXe siècle en Amérique du Nord
Résumé:
Cette communication porte sur la co-résidence inter et intra générationnelle dans le contexte nord-américain au milieu du XIXe siècle et s'inscrit au sein du second thème du colloque portant sur les parcours de vie et dynamiques des configurations familiales. En démographie historique, l'analyse des configurations et des solidarités familiales dans une perspective basée sur l'approche des parcours de vie des femmes s'inscrit parfaitement bien au sein des paradigmes anthropologiques de « grand-mère aidante » et de « reproduction coopérative » au sein desquels le système social tissé par l'ensemble des individus autre que les parents qui procurent des soins aux jeunes enfants au sein du ménage (Beise 2004; Sear & Coall 2011). Dans le Québec ancien, l'influence de la reproduction coopérative sur les transitions familiales a déjà été illustrée de deux façons : d'une part, par l'influence positive de la présence la grand-mère maternelle au sein du ménage sur la survie du nourrisson (Beise, 2004) et, d'autre part, par la corrélation entre la proximité résidentielle de la belle-mère et de courts intervalles inter-génésiques favorisant la fécondité élevée de certaines femmes (Dillon et al., 2013).
Ces précédentes études reposent sur l'exploitation d'un registre de population formé à partir d'actes de naissance, de décès et de mariage, et donc le contact avec les apparentés est inféré à partir de leur statut vital et leur paroisse de résidence. Cependant, si nous déplaçons la période de notre étude au moment du premier recensement modern du Canada en 1852, nous pouvons analyser le contexte résidentielle dans lequel les grand-mères aidants et les éleveurs coopératives vivaient, lors d'un moment quand le Québec était encore une population largement rurale. La présente communication vise donc à mesurer l'incidence des solidarités résidentielles inter et intra-générationnelles et de circonscrire certains mécanismes de reproductive coopérative, dont principalement celui de la « grand-mère aidante ». Des recherches précédentes ont déjà permis d'identifier une forte occurrence des ménages multiples en 1852, ceux-ci étant principalement composés de deux couples apparentés. Une analyse comparée en trois temps, soit pour le Québec, l'Ontario et la Nouvelle-Angleterre, permettra de mettre en évidence les similitudes et les contrastes en matière de configurations et de solidarités familiales. La communication repose sur l'exploitation des microdonnées censitaires canadiennes de 1852 (Programme de recherche en démographie historique, Université de Montréal) et américaines de 1850 (Integrated Public Use of Microdata, Université du Minnesota).
Relations intergénérationnelles
jeudi 23 juin 2016