Programme du Colloque



XVIIIème Colloque de l'Aidelf

Aline Duvoisin Université de Genève, Suisse
Marie Baeriswyl (Université de Genève, Suisse)

Baby-boomers et solidarités familiales : une approche des inégalités et différences après l'âge de la retraite

Résumé:
Ayant bénéficié de la démocratisation de l'accès aux études, d'une insertion aisée sur le marché de l'emploi, d'un accès à la propriété facilité et, de manière plus générale, d'une élévation du niveau de vie propre au contexte des Trente Glorieuses, les baby-boomers apparaissent alors comme une génération « dorée ». Désormais, leur arrivée massive à l'âge de la retraite suscite des craintes quant à la gestion du système des assurances sociales et, de manière plus générale, à la pérennité de l'Etat-Providence. De fait, les attentes sociales vis-à-vis de cette génération croissent, résultant en l'attente d'une participation active aux liens intergénérationnels. La seconde moitié du 20e siècle a également vu une transformation des configurations familiales qui confronte les baby-boomers à de nouveaux défis qui vont inéluctablement influencer leur vieillissement. En raison de la « verticalisation des familles », nombre d'entre eux atteignent l'âge de la retraite tout en assurant un rôle d'aidant pour des parents vieillissants et/ou pour des enfants pas encore autonomes. En outre, bien qu'ayant pu profiter des progrès cités précédemment, il ne faut pas sous-estimer l'hétérogénéité de leurs trajectoires, résultant en des conditions de vie et de santé très différenciées: tous les baby-boomers n'ont ainsi pas les mêmes ressources pour faire face aux défis et injonctions liés au contexte contemporain du vieillissement. Dans cette communication, nous nous proposons d'étudier la question des services rendus dans l'entourage familial par les premières générations retraitées de baby-boomers en Suisse. En se basant sur des données collectées à 15 ans d'intervalle, nous montrerons tout d'abord dans quelles mesures ces derniers sont plus impliqués que leurs aînés dans les solidarités familiales au moment du passage à la retraite (65-69 ans). Nous rendrons ensuite compte du profil des baby-boomers engagés dans leur cercle familial selon différents types d'aide, posant par là la question des inégalités et différences au sein de cette génération. Les groupes identifiés comme plus vulnérables sont-ils également plus engagés ? Les types d'aide sont-ils socialement clivés ? Pour mener les analyses nécessaires, nous disposons de données issues de l'enquête Vivre, Leben, Vivere, (VLV) réalisée en 2011 dans le cadre du projet Démocratisation de la vieillesse ? Progrès et inégalités en Suisse mené par le Centre interfacultaire de gérontologie et d'études des vulnérabilités de l'Université de Genève, sous la direction de Michel Oris. Nous nous appuirons également sur une enquête similaire menée en 1994.

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Génération pivot
vendredi 24 juin 2016