Programme du Colloque



XVIIIème Colloque de l'Aidelf

Solène Lardoux Université de Montréal, Canada

Unions conjugales mixtes interculturelles et parentalité au Canada

Résumé:
Les unions conjugales mixtes, entre individus d'origines culturelles différentes, augmentent et les descendants revendiquent des appartenances à plus d'un groupe de référence. En 2011, au Canada, 20,6 % de la population était née à l'étranger (19,6% en 2006). La part de ces personnes dans l'ensemble de la population canadienne est particulièrement élevée dans trois provinces canadiennes (28,5 % en Ontario, 27,5 % en Colombie-Britannique et 16,2 % en Alberta) et atteint 11,5 % au Québec (par comparaison avec 5,6 % en 1951). La connaissance des liens entre migration, parentalité et unions conjugales mixtes permet de mieux appréhender le vieillissement de la population et la diversité ethnoculturelle qui caractérisent le contexte social et démographique pluraliste du Québec (Meintel et Le Gall, 2007). En 1970, Vézina notait que les taux d'assimilation des groupes ethniques étaient les plus faibles dans la province de Québec. Les résultats d'une première étude démographique suggéraient de considérer plus systématiquement la nativité du conjoint dans les études sur la fécondité entre femmes immigrantes et femmes natives (Bourgeois et Lardoux, 2013). Par ailleurs, dans l'ensemble du Canada les types d'union conjugale des immigrants issus de diverses régions géographiques étaient distincts selon le statut générationnel d'immigration, alors que certains immigrants ne montraient aucun signe de convergence vers les types d'union des natifs canadiens (Meunier 2012). Nous comparerons le Québec et l'Ontario pour tester l'hypothèse d'une éventuelle résistance à l'assimilation parmi la population canadienne-française. Comment la langue parlée à la maison dans les unions mixtes interculturelles et les autres du Québec et de l'Ontario, est-elle liée au type d'union conjugale (union libre ou marié) et au le fait d'avoir eu une naissance récente au cours des quatre dernières années? Les effets d'autres caractéristiques migratoires tels que la durée de résidence et l'âge d'arrivée au Canada des personnes en union mixte seront aussi étudiés. Enfin, nous nous intéresserons à analyser l'effet communautaire de la taille du groupe de la même origine ethnoculturelle du conjoint sur les unions conjugales et la parentalité. Cette recherche visera à améliorer la mesure quantitative de l'appartenance des individus et des couples à plus d'un groupe, ainsi qu'à développer des instruments de mesure permettant de reconnaître l'identité plurielle des individus. Faute de données longitudinales appropriées, nous utiliserons les données du recensement du Canada 2006 et l'Enquête nationale auprès des ménages (ENM) 2011.

Dynamiques linguistiques en famille 1
jeudi 23 juin 2016