Programme du Colloque



XVIIIème Colloque de l'Aidelf

Glebelho Lazare Sika ENSEA, France
Abdul Rayan DOSSO (ENSEA, France),

Évolution des formes d'union : quelles conséquences pour la fécondité ?

Résumé:
En Afrique où les pesanteurs socio-culturelles restent tenaces, le mariage coutumier demeure une pratique courante. Toutefois, dans de nombreux pays d'Afrique Subsaharienne, le couple et les structures familiales ont connu de fortes mutations. Avec le recul de la polygamie, les couples ont de moins en moins d'enfants ; ceci est davantage plus présent en milieu urbain cependant les pratiques procréatives doivent être considérées au regard de contextes politiques et normatifs très différents. En Côte d'Ivoire notamment, malgré les progrès réalisés en matière de planification familiale, les programmes de diffusion des méthodes contraceptives modernes ont des impacts controversés, parfois mitigés, et l'accès à l'avortement médicalisé est soumis à d'importantes restrictions légales. Dans un contexte où les formes d'unions sont diverses et variées, avec la baisse de la polygamie, et l'augmentation du mariage civil, quelles en sont les conséquences sur la fécondité ? Quel est l'effet de la variation des types d'union sur la fécondité ? Pour répondre à ces interrogations, une analyse descriptive des formes d'unions et de la fécondité à travers le nombre d'enfants par femme et leur entrée en union conjugale, est menée. Aussi, l'analyse explicative permettra de ressortir les facteurs et dégager les effets des diverses formes d'union sur la fécondité. Pour ce faire, nous nous appuierons sur les données des EDS 1994 à 2012 pour mener nos investigations. Résultats préliminaires : L'examen des résultats des EDS permet de mettre en évidence la relation entre la baisse de la proportion de femmes en union polygamique, passant de 37% en 1994 à 30% en 2012 et la diminution du nombre d'enfants par femme de 5,7 à 5,0 sur la période. Également, en examinant l'effet du calendrier et du niveau de la fécondité en Côte d'Ivoire, on note que l'entrée en union chez la femme se fait de plus en plus tardive, passant de 18,1ans en 1994 à 19,7ans en 2012 avec une baisse régulière de la taille de la famille, de 5,7 à 5 enfants sur cette période. Aussi, une analyse explicative permet de mettre en évidence : le sexe du chef de ménage, le niveau d'instruction du chef de ménage, le milieu de résidence, l'histoire matrimoniale des parents et la taille de la famille qui ont une influence sur la formation des unions et par ricochet sur la fécondité de la femme.

Document téléchargé

Désir d'enfants et comportements reproductifs
vendredi 24 juin 2016