Programme du Colloque



XVIIIème Colloque de l'Aidelf

Blahima Konaté Centre Muraz, Burkina Faso
Abdramane Berthé (Centre Muraz, Burkina Faso), Fatou Tou (Centre Muraz,Burkina Faso), Hervé Hien (Centre Muraz, Burkina Faso), Fatoumata Badini/Kinda (Université de Ouagadougou, Burkina Faso), Maxime Drabo (Institut de recherche en sciences de la santé, Burkina Faso), Jean Macq (Université Catholique de Louvain, Belgique), Abraham Franssen (Université Saint Louis Bruxelles, Belgique)

Cohabitation entre les personnes âgées et leurs descendants et tensions dans les relations intergénérationnelles en milieu urbain burkinabè : une analyse en groupe avec les acteurs clés.

Résumé:
Introduction : Le champ des relations intergénérationnelles s'est transformé avec l'évolution de la société burkinabè. Il en résulte des tensions entre les personnes âgées et leurs descendants. L'objet de cette communication est d'analyser les situations qui entrainent ces tensions dans les relations intergénérationnelles familiales en situation de cohabitation. Méthode : Il s'agit d'une étude qualitative qui s'est déroulée à Bobo-Dioulasso, deuxième ville du Burkina Faso en population. Elle s'appuie sur un corpus de récits proposés lors d'une session d'analyse en groupe. Elle a regroupé les personnes âgées de 60 ans et plus, les enfants adultes vivant l'expérience de la cohabitation intergénérationnelle familiale, les travailleurs sociaux et des religieux du 6 au 7 janvier 2014. Résultats : Le corpus de récits proposés révèlent que les tensions dans les relations intergénérationnelles familiales naissent autour de trois principales situations. Il s'agit d'abord de la prise en charge des personnes âgées malades par leurs descendants, dans la mesure où le vieillissement s'accompagne de plus en plus de l'apparition de maladies invalidantes et dans un contexte de reconfiguration des modèles familiaux. Ensuite, il y a la répartition des rôles entre les belles-filles et les beaux-parents où les belles-filles doivent choisir entre rester dans la grande famille pour s'occuper de ses beaux-parents et de ses enfants et travailler ou aller à l'école. Enfin, il y a la question du mariage et du choix du conjoint. Dans ce cas, les récits mettent en exergue les tensions entre le mariage coutumier qui privilégie le choix du conjoint par les parents et celui des temps modernes qui met l'accent sur le libre choix ou le consentement mutuel. Conclusion : Si ces tensions sont en parties inhérentes à ce type de configuration familiale et ne sont pas nouveaux, les récits proposés suggèrent qu'elles s'expriment d'autant plus facilement et avec plus d'acuités dans un contexte de transformation des aspirations subjectives des jeunes générations, de remise en question des rôles traditionnels, et pour les personnes âgées de décalage entre l'habitus intériorisé et leur expérience contemporaine.

Solidarités familiales et leurs limites
mercredi 29 août 2018